Le peintre Jules Migonney naît à Bourg-en-Bresse le 22 février 1876, au n°11 de la rue Verchère. Ses parents étaient originaires d’Ornans (Jura) patrie de Courbet. Il entre en 1893 à l’école des Beaux-Arts de Lyon après de brillantes études au Lycée Lalande, où il eut Félicien Proust comme professeur. A l’issue de son service militaire, il monte à Paris où il suit les cours de Léon Bonnat aux Beaux-Arts.
Ses séjours en Algérie, entre 1909 et 1911 comme pensionnaire de la Villa Abd-el-Tif, puis en 1912 et 1924, vont profondément influencer sa création picturale. Ses œuvres orientalistes regroupent essentiellement des portraits et de grandes représentations de femmes, des scènes de bain et de hammam, des villages kabyles, des intérieurs… Elles révèlent autant ses qualités de coloriste et de portraitiste, que son goût pour la sensualité féminine. Il s’initie aussi à la technique du bois gravé dont il tire des épreuves sur papier.
La guerre de 14-18 envoie l’artiste au front et interrompt son travail durant quatre ans. L’après-guerre est marquée par une période de peinture moins audacieuse, Migonney s’attachant surtout à la recherche de l’effet décoratif. Il produit de grandes natures mortes luxuriantes qu’il expose dans les Salons, et revient vers le thème du portrait qui lui est cher depuis ses années algériennes.
Après 1925, son œuvre devient de plus en plus dépouillée, il peint toujours le nu féminin et cherche sans cesse à renouveler son art. Eternel insatisfait, Migonney écrit la veille de sa mort : « J’ai tout sacrifié à l’art qui m’échappe maintenant… ». Cette crise morale et artistique lui fait choisir la mort le matin du 5 juillet 1929 à Paris. Il a 53 ans.
Le musée de Brou à Bourg-en-Bresse possède de nombreuses œuvres : « Femmes kabyles revenant de la fontaine », « Fruits sur un meuble noir » ou « Portrait d’Alphonse Muscat », le sculpteur qui fut son ami.
Ce quartier tire son nom « verchère » des terres et jardins progressivement gagnés par la ville le long de deux nouvelles charrières créées aux XIIIe et XIVe siècle : la Grande Verchère (actuelle rue du Lycée) et la Petite Verchère (actuelle rue Jules Migonney).Cette dernière, située au sud de la place Edgar Quinet, a connu diverses appellations : rue Petite Verchère, rue Verchère et Grande Verchère, puis rue des Verchères.
Les maisons en encorbellement sur la rue et les façades en pans de bois remplis de briques ont conservé leur caractère médiéval. Au n° 5, la maison possède un escalier à vis inscrit à l’inventaire supplémentaire de Monuments Historiques et présente sur l’arrière de belles fenêtres à meneaux. Adossée à ces trois maisons et regardant la place, la haute porte gothique des Jacobins est l’un des plus anciens monuments de la ville.