Le travail de Lilignod
La première photographie représente le travail à ferrer de Lilignod, hameau de Champagne-en-Valromey qui était, à la veille de sa fusion avec cette dernière en 1973, la plus petite commune de l’Ain (46 habitants). Impossible de rater ce travail puisqu’il est situé en plein cœur du hameau, face à l’église. Mais quel est cet engin étrange ?
Le travail est le nom que l’on donne à cette machine plus ou moins sophistiquée selon les modèles, à l’aide de laquelle on assujettissait les grands animaux (bœufs, chevaux…) pour les ferrer ou pour les soigner. Autrefois, il en existait dans la plupart des bourgs : on peut encore en voir à Lompnieu ou à Poisieu. Ces machines étaient fixes et servaient à l’ensemble de la communauté villageoise. Les modèles actuels sont appelés cages de contention et sont mobiles.
Pour poursuivre l’énigme, il vous fallait, depuis le travail, longer la D 54 sur 150 mètres en direction du sud et emprunter la petite route du Pré Rosset qui, si on la suit sur quelques kilomètres, débouche sur la petite route de l’Echaud. Cette ancienne voie romaine qui reliait Vieu à Nantua est appelée également Vie du Loup (vie vient du latin via = la voie). Entre Lilignod et la Vie du Loup, la route du Pré Rosset s’abaisse pour passer sur le Séran. C’est depuis le pont que vous avez pu rejoindre les berges de la rivière à travers les ruines de vieux moulins et admirer ce site pittoresque appelé le Puits des Tines.
A l’endroit où le lit marque une dépression de plusieurs mètres de hauteur, l’eau s’est frayé un curieux chemin dans la dalle rocheuse en surplomb. A l’endroit où elle chute, l’eau a creusé une cuve profonde de 6 mètres dans la roche. Cette marmite de géant (que n’aurait pas renié Gargantua…) est appelée une tine, terme qui désigne une cuve en patois.