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Le Mont Myon et Bornets

Chemins de traverse en Revermont

A tire-d’aile… le Mont-Myon

Le Mont-Myon et son profil singulier

Du village de Pressiat, le promeneur ne peut manquer d’apercevoir l’alignement si particulier des 3 monts que la légende qualifie de « 3 crottes de Gargantua ». Montfort, Mont-Châtel et enfin le Mont-Myon culminant à 680 m.

Installation de la table d’orientation au sommet du Mont-Myon dans les années 1930

Ce site naturel classé abrite en son sommet une flore remarquable, composée notamment d’orchidées. Mais c’est surtout la beauté du lieu, offrant une vue imprenable sur la Bresse et la chaîne du Jura jusqu’au Mont-Blanc, qui fait aujourd’hui sa renommée.

Les amateurs de parapente apprécient l’excellent rendement thermique du site, où une école professionnelle est installée. Le ballet incessant et multicolore des voiles anime le ciel du Mont-Myon durant toute la belle saison.

Sculpture sur le sentier Mémoire de pierre : « Mont-Myon Lumière du Revermont »

Le vent des Bornets

Carte détaillée des environs du Mont-Myon

Il y a quelques décennies encore, il n’était pas rare d’entendre parler de ce phénomène météorologique très localisé. Le vent des Bornets, selon la coutume, naît au pied du Mont-Myon, au lieu-dit « le Fond de l’Anche » qui abrite la grotte des Bornets. Ce fils d’Eole, vent du nord, souffle en longeant la « corniche du Revermont ». La corniche désigne localement le premier pli géologique à l’ouest de cette région, jalonné par les villages de Pressiat, Cuisiat, Treffort, Meillonnas. Enfin, le vent des Bornets vient mourir à Bourg-en-Bresse, près du chevet de l’église Notre-Dame. Les jours de marché, quand la bise hivernale tourbillonne sur la place Bernard, les passants remontent leur col un peu plus haut pour se protéger du froid. Et les commentaires vont bon train : « …ça, c’est un coup du vent des Bornets ». 

La grotte des Bornets

Située dans la combe du « Fond de l’Anche », on y accède par le lieu-dit « Plain Champ » à l’est de la route qui va de Chevignat (hameau de Courmangoux) à Civria dans le Jura.

L’entrée de la grotte des Bornets

Une petite ouverture du côté sud permet d’accéder aux entrailles de la terre. Fouillée en 1909 par Pierre Piquet, de Chevignat, et le docteur Saint-Pierre, elle a livré un mobilier abondant et varié : squelettes humains, restes de foyers, silex taillés, fibules de bronze, aiguille d’ivoire, tête de castor, coupe en os, restes d’ours… Le Néolithique est représenté par des tessons apparentés au style Saint-Uze. Or on sait que ce type de céramique s’est largement développé dans notre région vers 4 500 avant J.-C. Cela tend à prouver que la grotte des Bornets a été occupée par l’homme il y a au moins 6 500 ans. 

Une zone frontalière

Le terme de Bornets vient du mot « borne ». A la suite du Traité de Lyon (1601) et de celui d’Auxonne (1612), une partie de l’actuel département de l’Ain qui dépendait du Duché de Savoie, a été rattachée au Royaume de France. Pour éviter toute querelle de voisinage, Français et Francs-Comtois ont fait aborner leurs territoires respectifs en 1612 et 1613.

Plan aquarellé de la frontière entre la Comté et la France au début du XVIIe siècle

Or, si Chevignat et Pressiat  étaient situés en France, les villages de Civria et Bourcia, distants de seulement quelques kilomètres, appartenaient à la Comté ou Franche-Comté. Aussi, plusieurs bornes ont été plantées le long de la frontière qui séparait ces villages et passait à proximité de la grotte.

Un procès-verbal accompagné d’un magnifique plan aquarellé a défini l’emplacement exact de chacune de ces bornes dont certaines sont conservées.

Ode à la grotte des Bornets par René-Louis Olivier, barde du Revermont

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