Perché sur les premiers contreforts des monts du Bugey à 650 m d’altitude, le château des Allymes domine la plaine de l’Ain depuis sept siècles. Le château prend la forme d’une vaste citadelle fermée par une enceinte qui abrite entre ses murs une petite bourgade. Le donjon, de tradition romane, et la tour circulaire sont réunis par quatre courtines massives.
Construit par le Dauphin de Vienne au temps de la guerre contre le comte de Savoie (1272-1355), le château des Allymes a gardé jusqu’à nos jours la pureté de son architecture militaire faite pour la défense du territoire au Moyen-Age. Au début de la guerre delphino-savoyarde, deux édifices militaires fortifiés, ou « bâties », sont construits à seulement 800 m à vol d’oiseau l’un de l’autre : la bâtie de Luisandre, sur les terres de Savoie, et la bâtie des Allymes sur les terres dauphinoises, sans doute vers 1310.
Les comptes de construction des deux ouvrages ont été étudiés par Paul Cattin. Ils permettent de situer entre 1315 et 1320 l’époque du remplacement de la bâtie des Allymes par un château de pierres. A la même période, le comte de Savoie construisait le château de Luisandre.
Le château des Allymes n’est resté sous domination dauphinoise qu’environ 20 ans, mais il joue à cette époque un rôle stratégique de premier plan. Il est situé en bordure de la plaine d’Ambronay, très convoitée en raison des puissantes possessions de l’abbaye. Progressivement, le comte de Savoie gagne du terrain et s’empare en 1321 du château de Saint-Germain et de la ville d’Ambérieu. L’étau se resserre autour des Allymes, l’un des derniers bastions dauphinois sur la rive droite de l’Albarine. Il bascule finalement dans les possessions savoyardes en 1335.
Les guerres entre Savoie et Dauphiné s’étant conclues définitivement en 1355 par le traité de Paris, le château des Allymes perd sa fonction de citadelle militaire. Le comte Amédé VII le remet en fief à l’un de ses vassaux, Nicod François.
Les murs de fortification sont abandonnés, le dernier vestige encore visible est un mur de 90m de long. Un corps de logis est accolé au donjon dans la cour intérieure. Dans ce donjon, un escalier à vis dessert les deux étages résidentiels et des fenêtres à meneaux sont pratiquées dans la tour circulaire.
Le château devient dès 1477 la propriété de la famille de Lucinge. René de Lucinge, ambassadeur du duc de Savoie, y trouve refuge au lendemain du traité de Lyon (1601). La signature du traité avait provoqué une profonde discorde entre Charles-Emmanuel et son ambassadeur auquel il reprochait de ne pas avoir défendu sa cause lors des négociations. René de Lucinge, retiré aux Allymes, désormais en terre de France, prête hommage au Roi de France et refuse de revenir sur les terres savoyardes malgré l’insistance menaçante du duc.
Le château, en partie ruiné et rendu inhabitable à l’époque révolutionnaire, fait l’objet d’une première restauration au XIXe siècle. Il est classé au titre des Monuments Historiques en 1960, et l’association des Amis du Château des Allymes et de René de Lucinge voit le jour l’année suivante sous l’impulsion de Suzanne Tenand-Ulmann et du Prince Jean-Louis de Faucigny-Lucinge.
D’importants travaux de restauration sont exécutés en 1964, en 1977 et se poursuivent en 1998. Dans le même temps, les fouilles archéologiques permettent de rendre au château des éléments d’architecture, comme la barbacane qui commandait l’entrée. Le dynamisme de l’association, qui programme de nombreuses expositions et animations, fait du château des Allymes l’un des lieux incontournables du patrimoine de l’Ain.
Pour en savoir plus sur le château des Allymes, cliquez ici : http://www.allymes.net/