Magnifique ! Vous avez bien mérité votre 2e clé… Cette énigme vous emmenait dans la Dombes des étangs (les creux) et des poypes (les bosses). Je vous propose un petit retour en arrière sur cette légende et son héros bien connu chez nous : le mythique Gargantua.
”Aucune tradition orale connue à ce jour ne rendait Gargantua responsable de la physionomie actuelle de la Dombes des étangs. C’est peut-être la raison qui m’a poussé à écrire cette légende de toutes pièces… Au risque de paraître ridicule à vouloir créer un nouveau mythe à l’heure où tous les autres s’effondrent tant il est vrai que notre XXIe siècle semble voir la consécration du matérialisme et la fin des superstitions. Au risque aussi d’être pris pour un pâle imitateur du grand Rabelais. Mais je rappellerais que ce dernier n’est pas le père de Gargantua. Beaucoup ont contribué à le populariser et ce, durant des millénaires. Gargantua, ce géant, architecte des paysages et goinfre devant l’éternel, existait bien avant le XVIe siècle : au temps des celtes c’est presque sûr ; et c’est probable même avant au néolithique.
C’est donc un scoop, de l’inédit : dans cette légende millésimée 2014, on découvre notre géant s’aventurant chez les Ambarres, peuple de la Gaule celtique installé dans le sud-ouest de notre département. En faisant 10 fois les 100 pas dans ce pays marécageux, ses chaussures s’enfoncent dans la terre. Les empreintes qu’il laisse se remplissent d’eau et forment 1000 étangs, d’où le nom bucolique que l’on donne aujourd’hui à cette région : « la Dombes aux mille étangs ».
Pour indemniser les Ambarres dont il a piétiné les terres, Gargantua dépose ses 7 ducats d’or dans 7 étangs et leur adresse une prophétie suivante : « Soyez rassurés : l’eau était votre enfer, désormais elle sera votre richesse… ». On connaît la suite : les étangs se sont remplis de poissons qui, à chaque pêche annuelle, ont fait et font encore aujourd’hui la richesse des dombistes.
Pour aller plus loin sur la légende de Gargantua dans l’Ain.
En revanche, ce qui est moins vrai, mais c’est le principe d’une légende (encore que… allez savoir !!), c’est que les ducats de Gargantua sont toujours au fond de l’eau des 7 étangs. Et comme leur taille et leur éclat sont à la démesure du géant, on voit chaque nuit, par temps clair, leur reflet dans le ciel. La suite sacrée connue de tous, amateurs ou non d’astronomie, est une série de 7 étoiles particulièrement visibles : Dubhe, Merak, Phecda, Megrez, Aliot, Mizar, Alkaïd forment ce que l’on appelle couramment la casserole ou le chariot dans la constellation de la Grande Ourse.
Pour la question 1, il fallait donc deviner que le tableau vous donnait la correspondance entre les étoiles dans le ciel et les étangs au sol, moins celui qu’il fallait découvrir : l’étang du Noyer à Saint-Jean-de-Thurigneux.
Pour mieux comprendre, visionnez la vidéo ci-dessous :
Pour mieux connaître l’histoire des étangs de la Dombes
On imagine l’état des bottes de Gargantua pendant sa traversée des marécages… Lors d’une de ses séances de « décrottage », il a jeté la terre accumulée sous ses semelles sur une église de la Dombes. La seule église connue en Dombes pour être entièrement recouverte d’une motte de terre se situe à Villars-les-Dombes. C’était la réponse à la question 2.
Pour découvrir la poype de Villars-les-Dombes : La poype de Villars – 627 ko – PDF
Quant à la troisième et dernière question, je vous demandais le nom que l’on donne localement à ces mottes qui sont très nombreuses en Dombes. Il s’agit des poypes.
Pour en savoir plus sur les mottes castrales ou « poypes » de l’Ain
Et voilà comment faire du neuf avec du vieux !